C’est l’histoire d’un jeune homme qui a grandi dans les montagnes de La Clusaz. Passionné de sports de glisse et curieux de faire l’expérience du rêve américain, il s’envole vers la Californie à l’âge de 20 ans . Il ouvre alors un surf shop avec un ami. Rapidement, ils décident de fabriquer leurs propres produits textiles, ne trouvant pas sur le marché ce qu’ils recherchent, et créent la marque « Snow ». De retour en France, Georges Pessey se lance dans la production d’articles textiles pour la compétition en créant Jonathan & Fletcher. Portrait d’une entreprise familiale, active à l’international et résolument encrée dans son territoire.

« Georges a une formation de serrurier : comme quoi ça ouvre toujours des portes ! »

Certains ont des rêves d’autres les réalisent
La Californie à l’âge de 20 ans nombreux sont celles et ceux qui en auraient rêvé, mais qui ne l’auraient pas fait. C’est peut-être ça le tempérament de Georges Pessey : oser ! Et c’est grâce à la concrétisation de ce rêve américain qu’il découvre la fabrication textile. Nous sommes au début des années 80 lorsqu’il revient des USA. Il souhaite alors faire du textile son activité. Il s’installe en tant qu’indépendant et démarche plusieurs marques. De fil en aiguille, et frustré de voir certains dessins refusés car trop complexes ou onéreux, il se dit qu’il serait plus pertinent d’aller voir ses clients avec le produit final.

Il s’associe avec Alain Marchand et créent Jonathan & Fletcher en 1984

Un modèle unique qui regroupe sous un même toit un service team, modélisme et prototype. « Tu arrives avec une idée et tu repars avec un prototype ! ». Le nom de l’entreprise est choisi en référence au roman « Jonathan Livingston le goéland » que Georges a entre les mains où moment où il crée la société : l’histoire de deux goélands qui veulent utiliser leurs ailes pour aller plus vite, plus haut, plus loin ….

La société développe des produits pour plusieurs marques avec succès

L’entreprise est indépendante et défricheuse, ce qui séduit des aventuriers ou des “farfelus” comme Yves Rossy – Jetman – pour développer sa combinaison et voler sans l’aide d’un avion, Patrick de Gayardon, l’inventeur du Wingsuit ou encore Patrick Edlinger, l’un des plus grands grimpeurs français, etc.

Ces projets exotiques font faire la notoriété de J&F
Ils rencontrent les kaélistes, conçoivent les 1ères combinaisons de kilomètre lancé et vont devenir partenaire de leurs exploits. Ce qui intéresse le milieu du ski alpin et élargit leurs secteurs d’activité : Bobsleigh, skeleton, etc. En 1992, à l’époque d’Alberto Tomba et de Fila, ils intègrent le secteur de la compétition et ne le quittent plus.

Aujourd’hui le goéland a amplement pris son envol et a passé le cap des 30 ans
Une nouvelle génération est alors arrivée aux commandes : Grégory et Jonathan qui sont aujourd’hui en charge de développer et pérenniser l’entreprise fondée par leur père en 1984.

Georges a pris sa retraite en 2018 et les deux frères qui ont acquis sa confiance ont pris la relève
Implantée sur le site des Glaisins, ils emploient 20 employés qui fabriquent les prototypes et les produits finis.


Rencontre avec Jonathan Pessey, co-dirigeant

Un sacré challenge de reprendre l’entreprise familiale. Comment s’est opérée la transition ?

Avec mon frère on a toujours partagé notre temps entre les pistes de ski et les machines à coudre de J&F. On savait que c’était notre milieu de prédilection. On a intégré l’entreprise naturellement pour filer des coups de main et on s’est impliqué de plus en plus. On a débuté dans l’atelier et on gravi les échelons. 

On a des échos qui disent qu’il en est plutôt fier, avec peut-être un peu de stress de savoir si on va réussir et bien gérer l’entreprise et ses employés. C’est rassurant de fonctionner en binôme avec Gregory, et cela permet de se répartir les compétences.

Georges Pessey sur scène à la Soirée de lancement du Rezo des Fondus le 9 octobre 2019

Les talents indispensables pour entreprendre ?

Être visionnaire, analyser, être convaincant et bon orateur pour embarquer les équipes et convaincre les clients. Être exigeant envers soi-même, ne pas décevoir l’entourage qui a cru en nous. Je suis content d’être là où je suis, si c’était à refaire je le referai. Je fonctionne au challenge et j’aime travailler dans l’urgence : on est sollicités pour des projets innovants, on est en amélioration continue. On ne s’ennuie pas et on est heureux de se lever le matin !

Comment êtes-vous parvenu à maintenir une production en France ?

Cela a toujours été indispensable de maintenir l’atelier ici par souci de confidentialité, qualité et réactivité. Et garantir l’emploi est une priorité.

Quelles sont les perspectives ? Les nouveautés ?

L’entreprise s’est diversifiée. Elle est agile et a su évoluer et d’adapter au besoin du marché. Après avoir été très active sur l’équipement des ESF, elle s’est repositionnée sur le racing et le développement. Tout est fabriqué à Annecy, à 100 %.  

« On sent un retour aux valeurs éthiques, sociales et écologiques. On a une fabrication française et qualitative et une force créative importante avec nos stylistes/modélistes. On sait où aller chercher des matières éco-responsables. On souhaite améliorer toujours plus la partie racing, se challenger sur la partie développement et accroître notre réseau. Et pourquoi pas aussi proposer une série « capsule » pour proposer des produits exclusifs en quantité limitée ».

Nous sommes une entreprise résolument internationale et ce depuis ses débuts mais définitivement encrée dans son territoire. Devant les locaux, il y a une croix de Savoie. On est originaires savoyards et on en est fiers ! On a la volonté de travailler localement le plus possible et de faire travailler des prestataires locaux. D’où notre implication dans OSV, ou notre disponibilité pour les jeunes entrepreneurs.

Ce qu’il pense du Rezo des Fondus

« De très belles entreprises sont nées ici et y ont maintenu leur activité. On a besoin d’être alimentés en vision, en stratégie sur l’avenir. Une idée + une idée = 2 idées ! Partager et échanger avec des professionnels d’univers différents cela nous nourrit énormément. Ce Rezo permet de nous faire connaître davantage localement et de rencontrer tous types de professionnels ! ».

Pour rencontrer Georges Pessey RDV le 9 octobre 2019 pour le lancement du Rezo des Fondus à l’Impérial palace. L’événement affiche complet une liste d’attente est ouverte ici.

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