Rencontre avec Chloé Templier, 30 ans, qui, après des études d’ingénieur à Lille et quelques années de vie professionnelle à Paris, a choisi, il y a trois ans, de s’installer à Annecy. Ce qu’elle aime dans sa nouvelle vie, partir en rando, emporter un bon pique-nique avec des produits du coin, « un morceau de gâteau préparé pour l’occasion, ou une expérience culinaire,comme un sandwich à la longeole avec une sauce au yaourt, une feuille de salade, quelques carottes râpées… bref, de quoi se régaler, et un thermos pour savourer un petit café devant la vue ». Voilà résumé en quelques phrases ce qui lui fait plaisir dans la vie !

Quel est le nom de votre projet ?

Hopal, en référence aux organisations Opale, un livre de Frédéric Laloux qui a été une sacrée révélation pour moi, et dont je recommande la lecture ! Il s’est intéressé aux organisations qui mettent au cœur de leur structure l’autonomie, la responsabilisation, la confiance, la bienveillance, et en conséquence, le bien-être des équipes. Dans l’offre que je propose, j’adresse ces enjeux, de manière indirecte, et le travail de Frédéric Laloux est une source d’inspiration très importante pour moi.

En quoi consiste-t-il ?

J’accompagne des entreprises engagées pour notre planète ! Ce sont des entreprises qui ont de sacrés challenges à relever, qui ont une mission essentielle, et dont nous avons besoin. Mais à la difficulté d’entreprendre, pour ces femmes et ces hommes qui portent des valeurs fortes, s’ajoute celle de devoir être encore meilleurs que les autres. Parce que leur engagement se traduit généralement par des coûts plus importants.

Cette nécessité de performance doit bien entendu servir leur mission. Et pour être performant, il faut être organisé : mettre en place des outils et des méthodes de travail collaboratives, pour pouvoir faire preuve d’efficacité, et atteindre les objectifs fixés, sans s’épuiser à la tâche (parce qu’il y a tellement à faire !). Être organisé, créer les conditions d’une collaboration efficace, c’est à la fois avancer et contribuer à changer le monde, petit pas par petit pas, tout en s’offrant le luxe de pouvoir prendre du temps par ailleurs, respirer, et par exemple, profiter de la nature qui nous entoure dans la région !

J’accompagne les entreprises engagées à mettre en place ces outils et process de travail collaboratifs, pour rendre concrètes et opérationnelles leur culture de travail et leurs valeurs qui témoignent de cette volonté de “faire ensemble”.

Depuis combien de temps existe-t-il ?

J’ai lancé mon activité en septembre 2020. J’ai quitté mon travail à Paris en août 2019, et j’ai pris une année pour explorer d’autres horizons. J’ai fait du maraîchage avec Hugues Devries au Potager du Château-de-Menthon et participé à des séminaires autour de la permaculture. J’ai obtenu mon CAP Cuisine en candidat libre. J’ai fait la rencontre d’Armony Mathieu (Armony Saveurs) et contribué au lancement du projet de tiers-lieux LaRonde.

Et puis de fil en aiguille, tous ces éléments ont conduit à la conclusion qu’il était temps pour moi de me lancer, d’oser cette aventure entrepreneuriale qui m’attirait depuis longtemps, sans jamais avoir eu le cran d’affronter mes craintes !

Quels ont été les challenges depuis sa création jusqu’à aujourd’hui ?

Après avoir surmonté la peur de me lancer – parce que, créer son statut d’entrepreneur prend certes 15 minutes à remplir sur le site de l’URSSAF, mais parfois plusieurs années avant de se l’autoriser ! Le second challenge a été de définir ce que je souhaitais proposer comme services et comme offre. Je suis touche-à-tout et curieuse, j’aime travailler sur des sujets très variés. Mais en tant que freelance, ou même en tant qu’entrepreneur, il est important d’être clair sur ce qu’on propose, de cibler, et de s’appuyer sur ses forces pour construire une réelle expertise. Quitte à ensuite élargir son offre. Il a donc fallu faire des choix, délimiter (sans limiter pour autant !), cadrer.

Le second challenge consistait à développer mes compétences commerciales. Avec mes études d’ingénieur, je n’ai pas du tout été formée à ces aspects-là : la prospection, le marketing, etc. Heureusement, une super formation avec l’organisme LiveMentor m’a permis d’apprendre à être à l’écoute des besoins de mes clients et à instaurer une relation de confiance.

Quels sont aujourd’hui vos besoins pour aller plus loin ?

Agrandir mon réseau, découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles entreprises avec lesquelles je partage des convictions et des valeurs ! Qu’il s’agisse d’engagement écologique ou social, de bienveillance, de responsabilité, de travailler autrement… Je souhaite me mettre à leur service, comprendre leurs besoins, ce qui peut les bloquer et les empêcher d’avancer, et construire avec eux un environnement de travail adéquat pour continuer à se développer.

Comment avez-vous connu le Rezo des Fondus ?

J’ai connu le Rezo Des Fondus grâce à une amie qui avait vu passer sur les réseaux sociaux la soirée de lancement. Lors de cette soirée, j’ai trouvé qu’il se passait quelque chose, ça faisait du bien de voir des artisans et des professionnels raconter leur vécu, comment les personnes dans leur réseau leur avaient donné la force de se lancer, et de constater que les profils et parcours étaient très variés !

 En quoi ce réseau et ce dispositif peuvent-ils être utiles pour le développement de votre projet ?

L’année dernière, j’ai pu participer à plusieurs événements du Rezo Des Fondus, notamment des PikNik, les deux Parenthèses des Fondus au Château de Menthon, et la soirée de présentation du film Les Fondus Ont Du Talent. Et ce que j’avais ressenti lors de la soirée de lancement s’est confirmé : beaucoup de dynamisme, une énergie qui se propageait, et bien sûr, de sacrées rencontres !

Avant, le terme “réseauter” signifiait pour moi m’obliger à parler à des inconnus lors d’événements où je n’avais pas envie d’aller, je ne voyais pas trop à quoi ça pouvait bien me servir. Je n’étais pas au bon endroit.

Maintenant, le réseau, c’est synonyme de personnes avec lesquelles je pourrais avoir envie de collaborer, d’échanger, c’est découvrir des projets et des profils inspirants, c’est se sentir connecté, c’est découvrir la Haute-Savoie et ses acteurs économiques, c’est avoir une place, et  participer aux solutions, chacun à sa petite échelle.

Au travers de ce dispositif, j’espère pouvoir rencontrer de nouvelles personnes.

Nous vivons actuellement une situation difficile pour les TPE et PME avec le COVID-19. Un mot de soutien aux autres entrepreneurs ?

Cette période est désagréable, elle nous isole, elle nous divise, on se focalise sur celui qui ne porte pas son masque dans la rue sans voir les 99 qui le portent correctement, elle nous fatigue, elle nous demande de prendre des décisions en permanence…

Mais c’est aussi une période qui oblige à se ré-inventer, et je suis admirative de ceux qui parviennent, avec beaucoup de créativité, à trouver de nouvelles solutions, à aller de l’avant. Qu’il s’agisse d’un cheminement intérieur, d’une aide extérieure, d’un système de soutien solidaire, je souhaite à tous les entrepreneurs de trouver cette force de créer des choses nouvelles, solides, sur lesquelles s’appuyer pour traverser ces difficultés, et pourquoi pas, prendre presque un certain plaisir à naviguer dans la tempête !

Pour en savoir plus : Hopal

Un commentaire sur “Chloé Templier, fondatrice d’Hopal

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